Lettre ouverte de Bernard Pascassio à Keith Pelley
Le changement de date de l’Open de France décidé par le board de l’European Tour a fait réagir un de nos golfeurs les plus célèbres, Mr Bernard Pascassio, sommité du golf en France. L’ancien patron de l’Open de France a écrit une lettre à Keith Pelley, directeur de l’European Tour dans les colonnes du Journal du Golf. Je ne résiste pas au plaisir d’en faire l’écho.
Monsieur Keith Pelley, je veux comprendre !
Comment peut-on prétendre modifier la date de l’open de France qui passerait, dès 2019, de juin à octobre pour laisser la place à l’open de Valderrama qui passerait, lui, d’octobre à juin ?
Savez-vous que de nombreux organisateurs, Golf Européen, Promogolf, ASO, pour ne citer que les plus récents, et moi-même pendant dix-huit ans, avons travaillé d’arrache-pied pour bâtir, au fil des ans, une grande épreuve, l’open de France ?
Savez-vous combien d’efforts et d’argent la Fédération française de golf a investi et combien de temps ses licenciés ont consacré gracieusement pour en faire un succès ?
Savez-vous que c’est ce succès qui a conduit le Golf National, théâtre de l’open de France, à être choisi pour accueillir la Ryder Cup avec la réussite exceptionnelle que chacun connaît et devant les yeux de milliards de téléspectateurs ?
Et vous, vous souvenez-vous des promesses de développer l’open de France grâce à des promoteurs chinois ? Qu’en est-il advenu aujourd’hui ? Rien, puisque bien loin d’aider à la promotion de cette compétition, vous la reléguez à la fin de l’automne.
Je veux comprendre !
Car, soit on se moque du monde, et notamment des licenciés français et de tous les bénévoles qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour la réussite de ce splendide événement, soit on ne nous dit pas tout.
Se pourrait-il qu’en octobre il fasse moins beau à Valderrama qu’à Paris ? Et quand bien même, serait-ce à l’open de France d’en payer le prix ?
Ou se pourrait-il qu’un grand nom ibère du circuit trouve auprès du PGA EUROPEAN TOUR une écoute infiniment plus attentive que la Fédération française de golf ?
Se pourrait-il qu’une fois encaissées les juteuses recettes de la Ryder Cup, le PGA EUROPEAN TOUR jette l’open de France comme une bourse vide ?
Chers collègues professionnels, vous rendez-vous compte du péril qui menace à terme notre association si de telles décisions sont prises sans que leurs auteurs daignent les justifier, voire même, nous donner la moindre explication ?
Aujourd’hui, une des plus prestigieuses compétitions de golf de l’histoire européenne, avec plus d’un siècle d’histoire derrière elle, pourrait être reléguée aux oubliettes du calendrier par le simple fait du prince. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Je veux comprendre, nous voulons tous comprendre.
Alors expliquez-moi, Monsieur Pelley, à moi, aux membres du PGA EUROPEAN TOUR, au golf français et à tous les golfeurs.
Merci.
Bernard Pascassio, Membre du PGA European Tour depuis plus de quarante ans
Pascal Grizot, vice-président de la Fédération française de Golf, a aussi réagi dans l’Equipe en estimant s’être fait avoir par le Tour Européen et Keith Pelley.