Thomas Levet sur l’Equipe

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Thomas Levet, le n°1 français du golf, a accordé une interview au journal l’Equipe il y a quelques semaines. Celle-ci est parue ce lundi 24 octobre et pour ceux qui n’achètent pas le quotidien sportif, je vais vous en faire un résumé.

Thomas Levet, portrait d’un champion simple.

Thomas est revenu sur son accident lors de sa victoire à l’Open de France lorsqu’il a sauté dans la pièce d’eau qui entoure le trou n° 18 et qu’il s’est fissuré le péroné. D’un naturel optimiste, il n’a pas sombré dans la déprime en voyant s’évanouir son rêve de jouer le British Open, mais il a plutôt pris cette blessure comme un bienfait, lui permettant de se reposer. En plus il n’est même pas sur que cette fracture vienne de ce saut, il l’impute plutôt à une fracture de fatigue déjà présente et qui se serait aggravée à ce moment là.

Puis il a parlé de cette victoire, qu’il ne classe pas comme la plus belle de sa carrière (il a déjà 6 victoires au compteur). Il a senti dès le samedi matin qu’il jouait bien que ça pouvait l’amener à gagner. Et que dans ces cas là, il suffit de gérer les quelques mauvais coups, comme ce double bogey le samedi soir au trou n°18.

Ensuite il fustige ceux qui au début disaient qu’il n’était pas doué et que sa réussite dépasse toutes les espérances les plus folles. Il explique qu’il a forcément un petit don, qu’il possède dans son arsenal une panoplie de coups que beaucoup de joueurs n’ont pas au point de lui demander « Mais comment tu fais ça? ». Il faut accepter de ne pas bien jouer, de gagner ou faire de vilains birdies. Il cite son livre de chevet, Winning Ugly (Gagner horriblement) de Brad Gilbert, l’ancien entraineur du tennisman André Agassi. Comme on dit souvent, en golf, on ne dit pas comment, mais combien !

Le leitmotiv de Thomas : « Qu’est ce qu’on s’en fout qu’un swing ne soit pas beau! » en référence à son style peu académique au regard des standards actuels en matière de gestuelle. Il prend aussi en exemple Jim Furyk, qui swingue n’importe comment mais qui met la balle où il veut.

Il insiste sur le fait que le travail physique est maintenant indispensable pour réussir dans le golf, même si à coté des jeunes un peu bodybuildés comme McIlroy ou Luke Donald, on trouve des joueurs bedonnant comme Miguel Angel Jimenez ou Darren Clarke.

Il trouve que les parcours français ne sont pas assez difficiles et que les jeunes joueurs sont complètement désorientés dès qu’ils arrivent sur le Tour Européen et il aimerait que de nouveaux golfs sortent de terre (pas un seul nouveau golf depuis 20 ans). Pour lui la France n’est pas assez structurée pour sortir de futurs grands champions et surtout il manque nombre de structures d’entrainement, pas de base pour s’entrainer toute l’année, pas d’endroit avec toutes les herbes différentes ou tous les sables différents que l’on trouve sur le circuit.

Lui qui a gagné 8 millions d’euros dans sa carrière (sans compter les contrats publicitaires) ne compte pas s’arrêter car il ne joue pas pour l’argent mais pour remporter des titres. Son argent ne lui sert que pour lancer ses enfants dans leur vie d’adulte. Pour lui, aucun joueur ne sait combien il y a à gagner dans un tournoi, tout ce qui les intéresse c’est la victoire et la gloire.

Il habite en Floride pour des questions de commodité d’entrainement, puisqu’il fait toute l’année entre 25 et 30°.

Pour finir, Thomas donne comme conseil à tous les golfeurs de s’amuser sur un parcours et les résultats viendront tous seuls.