Belly ou long putter, objets de dicorde

Si vous suivez un peu l’actualité du golf, vous savez qu’en ce moment il y a un sujet qui alimente toutes les discussions et tous les commentaires : va t-on interdire ou pas l’utilisation du belly putter et du long putter? J’avais déjà fait un article sur le sujet (voir ici) mais depuis, il semble que le vent tourne et que ce qui était décidé ne semble plus l’être.

2 écoles s’opposent. Le Royal & Ancient, soutenu par l‘European Tour, veulent l’interdiction de ces putters. Le PGA lui prône son autorisation.

Pourquoi cette discorde?

Le problème principal de ces putters est qu’il autorisent 3 points de contact alors que tous les autres clubs n’en ont que deux : les mains. Le belly putter se cale dans le nombril, et le long putter se cale sur la poitrine ou sous le menton.

Un peu d’histoire

Au début existait le putter dit « classique » celui qu’on retrouve dans tous les mini-golfs , le « bull’s eye » de Titleist.
Ce n’est pas le plus facile à jouer et il ne se commercialise quasiment plus. Puis Karsten Solheim (le créateur de « Ping ») qui fut un réel génie inventif a créé dans les années 60 le putter Ping « A1 » devenu par la suite le « Ping Anser » qui est aujourd’hui décliné sous mille et une formes par Ping et bien d’autres comme Scotty Cameron.

La plupart des putters modernes sont inspirés des idées du nain de jardin (Karsten Solheim).

RAM, une autre marque mythique et historique du golf (Tom Watson) a créé le Zébra, un putter maillet qui connait un succès phénoménal dans les années 80 puis Odyssey (racheté par Callaway en 1997) n’a pas inventé mais commercialisé dans les années 90 le putter avec aide à l’alignement (les 2 balls, 3 balls, etc..) avec un succès énorme.

Putter conventionnel, Belly putter ou Long putter?

Putter conventionnel » (32-36 inches)
putter_conventionalLes professionnels de golf sont quasiment unanimes : si vous pouvez utiliser un putter conventionnel, alors vous devez utiliser un putter conventionnel !

Pour atteindre la posture idéale au putting, adressez la balle, inclinez-vous vers l’avant et placez vos yeux au-dessus de la balle. Laissez vos bras décontractés se diriger vers le sol et rapprochez vos mains. Vous voilà maintenant prêt à enquiller des kilomètres de putts !

Le putter conventionnel permet d’obtenir le meilleur rapport entre précision et mécanisme musculaire. Toutefois, au cas où vous seriez nerveux, il peut arriver que l’action des poignets (Yips en anglais) détériorent la qualité de votre putting. Il sera alors intéressant pour vous d’opter pour un long ou belly putter.

Belly putter (41-46 inches)

putter_bellyLe Belly putter offre un troisième point de contact entre le joueur et le putter : l’abdomen (en plus des deux mains). Le résultat est une meilleure stabilité et un meilleur équilibre lors de la réalisation du coup.

La valeur ajoutée de ce type de putter est la réduction de l’action des poignets, tout en préservant une position quasi-idéale à l’adresse.

Par contre, comme le shaft est plus long, le putt sera exécuté mécaniquement, et vous perdrez en « feeling » notamment au niveau des longs putts. Pour résumer, le belly putter est excellent pour les distances courtes et plus difficile pour les putts longs.

Long putter (48-52 inches)
putter_longLe long putter est recommandé pour les joueurs qui ont des problèmes de dos. En effet, la posture à l’adresse avec un putter conventionnel implique de courber la colonne vertébrale et pour certains joueurs, ceci peut être inconfortable.

Le Long Putter offrira un véritable swing en pendule. L’action des poignets est toalement anéantie et une fois la ligne de putt déterminée, il sera impossible de s’en écarter !

Par contre, le shaft étant encore plus long que le Belly Putter, l’appréciation des distances sera encore plus difficile et le feeling égal à zéro !

Le gros problème est que beaucoup de joueurs et de joueuses n’ont connu que ce type de putter et n’ont jamais utilisé le putter traditionnel.

Je pense que la bonne décision serait de laisser les gens utiliser ces putters, mais sans 3ème point d’appui, comme le fait Matt Kuchar, qui cale le long manche contre son avant bras. Ainsi tout le monde serait content et les adeptes de ces putters plus long seraient moins en galère.

Et vous qu’en pensez-vous?




Belly et longs putters, c’est finit!

Cela faisait un moment que l’on parlait mais tout le monde attendait la décision de  l’USGA et du Royal & Ancient à Saint-Andrews, allait-on ou non interdire les belly putters et les longs putters?

La décision a été rendue mercredi 28 novembre : à compter du 1er janvier 2016, ces putters seront interdits de toutes compétitions.

Il faudra mettre au placard tout ce qui ne ressemble pas à un putter traditionnel. Ainsi en a décidé l’USGA et le Royal & Ancient qui régissent les règles partout sur la planète.

 » Le défi pour les joueurs est de contrôler le mouvement du club pour frapper la balle, et ancrer le club altère ce challenge. Les règles du golf doivent donc évoluer pour préserver le caractère traditionnel du swing « 

souffle Mike Davis, le directeur exécutif de l’USGA.

Keegan Bradley, premier vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem (PGA Championship 2011) muni d’un long putter devra donc revoir sa copie, tout comme Webb Simpson, récent lauréat de l’US Open en juin dernier à Olympic (Californie).

Tiger Woods et Ernie Els entre autres voulaient sa mort. Ils ont obtenu gain de cause.

Mais pourquoi tant de haine?

Le petit monde du golf se regarde le nombril. Et le putter qu’on lui ajoute comme un ersatz de cordon ombilical. Ce « belly putter », club utilisé lorsque la balle se trouve à quelques pas du trou sur cette moquette de pelouse qu’on appelle le green, s’utilise en appui au niveau du nombril (« belly » signifie ventre en anglais) et offre ainsi plus de stabilité à son utilisateur. Le club est actuellement mis en examen par les très sérieuses et très prestigieuses US Golf Association et « The R&A« , qui édictent les règles qui s’appliquent à ce sport sur tous les parcours du globe.

« De plus en plus de joueurs l’utilisent, en haut niveau comme en pratique loisir. Nous voulons vérifier que cela reste dans la tradition et dans l’histoire du jeu, en décidant ce qui sera bon pour le jeu, » a récemment déclaré le très sérieux directeur de l’US Golf Association, Mike Davis. Qu’a donc fait ce club pour que les autorités golfiques en fassent un sujet d’inquiétude? « Belly » est soupçonné d’être au golf ce que la combinaison en polyuréthane était à la natation. Il pourrait bien connaître le même destin que le moulant costume, reconnu comme une sorte de « dopant technologique » et banni des bassins.

Plus de stabilité dans le putt

Le débat sur le belly putter, club qui existe depuis les années 60, a véritablement débuté avec la victoire mi-août 2011 à l’US PGA de Keegan Bradley. Le jeune prodige du Vermont, titré pour sa première participation, est le premier vainqueur d’un des quatre tournois majeurs à jouer avec ce putter. En plus des deux mains, celui-ci offre un troisième point de contact entre le golfeur et son club. En terme de stabilité, il est au putter traditionnel ce que le tricycle est au vélo. L’action des poignets gagne en équilibre et le joueur renforce sa précision. La canne étant plus longue avec le belly, les longs putts se font cependant moins en « touchée » qu’avec un putter traditionnel.

« Ce qui change beaucoup pour moi, c’est le poids plus lourd du belly, qui me permet de mieux faire rouler la balle, » explique à L’Express Jean-Baptiste Gonnet, professionnel français qui utilise l’engin et réalise un bon début de saison avec des Top 6 au Qatar et à New Dehli en février. « Il m’aide à bien prendre ma posture et à faire un mouvement de balancier régulier, » précise pour sa part Grégory Havret connu pour sa 2e place à l’US Open en 2010, et qui l’utilise depuis 2007, « avec deux pauses de quatre mois au petit putter ».